A paraître

I- Teranga Diplomatie et Eclairisme : le protocole de Dakar…

 Ce large extrait du livre permet d’y voir plus clair : «La Teranga diplomatie, qu’en est-il exactement ? Une réponse à cette question serait naturellement sujette à un hold up de l’imagination humaine. On ne sera jamais d’accord ni sur ce qu’elle est ni ce qu’elle vaut ni sur la manière dont elle s’applique ou doit s’appliquer. Chacun a la sienne parce que, aussi bien dans la grande cour que dans l’arrière-cour, il y a toujours des propos du genre : tout est eau donc tout vient de l’eau ou plutôt tout est art donc tout sent de l’art. Chacun a son mot. Entre para-diplomates et diplomates de métier. On ne sera jamais d’accord mais ma pensée écrite qui s’articule sous la forme d’un essai peut aider à en comprendre les tours et contours. Un essai à l’image de ce livre qui se veut novateur et initiateur… Car, pour moi, autant l’essence de la philosophie c’est l’expérience que nous avons de notre propre impuissance, autant la Teranga diplomatie serait l’expertise que nous tirons de notre propre logique. Pour autant, ce n’est pas en chaussant des lunettes noires  fumées qu’on va y parvenir mais plutôt à travers les binocles de l’Eclairisme, ce courant de pensée dont le sens est de porter, plus en haut et plus loin, un regard partagé sur l’immédiat mais aussi et surtout sur le post-immédiat pour que l’Afrique soit enfin redevenue elle-même, à commencer par le Sénégal : terre de partage et pays d’équilibre. Je le dis d’autant plus que notre vocation est d’éclairer l’avenir et par le dialogue qui, pour nous, est la religion de l’avenir et par le refus de faire nôtre la sale voie martiale ou de ressasser tous les théorèmes de rebut qui nous éloignent de Cheikh Anta Diop et de ses fameuses thèses scientifiques sur l’esprit de fraternité. Ou encore de Senghor selon qui Dakar est art et diversité, résistance et endurance, hilarité et contemporanéité. Comme Jérusalem, charriant foi et lumière. Comme Katoucha Niane, la princesse peulhe, défilant sous les étoiles,  dans la douceur d’une nuit noire au cœur du désert exotique…».

Parallèlement, le livre est une chanson sur Dakar et sur tous ceux ont fait que Dakar soit devenu «un passage obligé des relations internationales». Il s’est écrit avec une beauté du cœur et une limpidité de l’esprit qui appelle lire ces lignes suivantes : «Dakar, dès l’aube… … Tel un titre d’un long métrage sur la vie des hommes. Comme Maurice Béjart, la mégapole a dansé très tôt dans les grandes cours de la diplomatie. Comme Souleymane Mboup, elle redonne espoir en mettant le doigt sur les virus qui polluent l’existence. Comme Thierry Sabine, la ville a roulé son nom un peu partout. Comme Youssou Ndour, la cité continue de chanter la vie, l’amour, la tolérance ainsi que le dialogue. Dakar, dès l’aube… Tel un poème de Senghor. Une ode au son de l’alizé. Une acoustique dans la nature. Une berceuse à l’arôme des étoiles et de la lune…  Un chœur dans le silence, parfois plus métallique et éclatant que la lumière zénithale du Sahara. Un mélange harmonieux du quotidien et du rêve… Une pléiade de merveilles et de conforts…Un pan de far West d’Afrique où pavanent cent chevaux d’Arabie sur les sentiers en spirale dans la verdure panoramique. Une demeure aussi conviviale qu’un palais royal du golf arabique, d’un attrait sublime qui charrie le surréel et l’artificiel, qui entraîne la liberté et le sacré et qui draine l’envie et la vie, construite sous la forme d’un gâteau de mariage, d’une galette à plusieurs étages… Cité attractive, attachante et nourricière, Dakar est un mythe vivant, un trésor sacré, donc un patrimoine universel. La ville traîne cette image depuis belle lurette. Une image, si étincelante et enivrante, que les humanistes ont caressée, adulée et vénérée aussi intense que feraient, à satiété et à répétition, les porteurs de la foi céleste en pèlerinage à la Mecque, à Jérusalem, au Vatican ou encore à Dharamsala. Une image, si collective et globale, que les touristes veulent sacrée et consacrée au regard de la haute représentation et représentativité dont jouit, dans l’histoire et le présent, la Maison des Esclaves».

C’est de cette ville chargée d’épisodes qu’il s’agit dans ce livre de Issa Thioro Gueye. Lequel est un ouvrage qui reprend point par point les grandes heures de la diplomatie sénégalaise, de la période anté-indépendance à nos jours, et qui passe au peigne fin les différentes stratégies entreprises successivement par Senghor, Diouf et, aujourd’hui Wade pour que Dakar soit «un passage obligé des relations internationales». C’est un éclairage sur «la méthode Wade» et un document qui se veut novateur et initiateur en ce sens qu’il est un pan de la fameuse littérature d’actualité inventée pour distiller la lumière, à travers les salons intellectuels et progressistes de Dakar, la petite Jérusalem, et pour montrer aussi la nouvelle Afrique sous toutes ses formes et ses rondeurs. Preuve que le courant éditorialiste au sommet du monde des idées a bien raison de se donner comme nom l’Eclairisme.

Issa Thioro Gueye est né dans le légendaire encrier de la ville de Rufisque où la littérature, à travers les plumes d’Abdoulaye Sadji et d’Ousmane Socé Diop, a fait date dans les lettres africaines, francophones voire mondiales. Maître ès sciences de l’information et de la communication, ce présentateur du JT à la Télévision nationale du Sénégal est un philosophe et un dialecticien.

Editeur, Issa Thioro Gueye est aussi un militant engagé en faveur de la paix, de la démocratie, des libertés, de l’action humanitaire et du développement. Il a déjà publié deux essais : Les médias sous contrôle, Editions l’harmattan, Paris mars 2006, 150 pages puis Dieu, les Princes…Essai sur une démocratie en quête d’acteur, Editions Lunettes, Dakar mars 2007, 208 pages. Le premier est un best-seller. Il fait partie du top 10 des livres de sciences sociales dans le monde.